Cette année comme toutes les autres, nous avons tous pu (toi, toi et toi tout comme le dernier des crétins) assister une fois encore à l'avénement de cette odieuse journée que l'on nomme communément "Saint Valentin", censée célébrer les relations amoureuses dont jouissent les couples (bien qu'entre nous je ne connaisse aucun Valentin, et encore moins de Valentin qui soit en couple). Il est de connaissance unanime, pour qui est un minimum doté de jugeotte (je n'ose dire d'intelligence) que cette célébration est de loin la plus ridicule de toutes, et l'une des plus commerciales, de surcroît (n'est pas Noël qui veut), sorte de fête pseudo-thuriféraire visant indirectement à dégoûter encore plus les célibataires (comme s'ils en avaient besoin !) de cet amour qui, comme je l'ai déjà clairement énoncé à plusieurs reprises, est aujourd'hui totalement dénaturé de son essence véritable, pouvant désormais se malaxer et se modifier à la guise des hâbleurs, usant de déguisements et de perfidie. Mais en relisant mes anciens articles, j'ai constaté un problème majeur : je n'ai parcouru que la surface du problème véritable, travaillé la paroi cellulaire sans toutefois en effleurer le noyau même. J'ai décrit l'amour tel qu'on le ressent, tel qu'on le voit communément, lui et les souffrances qu'il engendre, mais sans justifier quoi que ce soit (du moins, uniquement avec mon empirisme propre). Mais quelle est la nature véritable de cet amour qui bien souvent nous empoigne ? J'ai médité un certain temps sur la question, poussant parfois mes veillées à des heures nocturnes tardives, tout en recherchant matière à savoir chez quelques hommes de science et de philosophie (notamment Schopenhauer, Stirner, Platon, Freud ou même De Rougemont). Au final, j'ai construit et établi ce qui va suivre, bien que je me fonde principalement sur ce qui fut déjà accompli par ces hommes ; j'ai cependant essayé d'ordonner et de corréler tout cela, tout en y apportant parfois une petite touche personnelle. Je pense que tout ce qui va suivre tient la route et peut s'affirmer comme vrai ; du moins, comme vraisemblable. Certains, principalement amoureux, je n'en doute pas, me reprocheront sûrement mon pessimisme et mon manque de lésine dans mes propos. A ces derniers, je rétorquerais que l'optimisme, lorsque l'on voit les choses en face, est bien la plus grande hérésie qui soit, et qu'en tant que célibataire, j'estime bien mieux pouvoir parler de ces choses qui inféodent leurs capacités de réflexion et de remise en question.
 

Démarrons de prime abord par le plus simple et le plus admissible. L'amour est, déjà, un processus d'individualisation, notre passion pour autrui pouvant atteindre divers degrés. Le plus bas est le désir fugitif et désuet, que l'on éprouve lors d'un coup d'oeil sur une personne du sexe opposé, dans la rue, au lycée ou je ne sais où encore. Au fur et à mesure qu'une relation s'établit et que les contacts forcissent, le degré évoluera, et il se peut bien qu'il atteigne son point culminant, pinacle de cette échelle : la passion véritable, ardente et véhémente, telle que nous la rapportent les grands poètes romantiques, par exemple. Mais justifions encore ici l'emploi du terme "individualisation" ; un désir volatile, comme l'on en ressent pléthore dans notre existence, peut facilement être étanché par un invidivu autre que celui désiré originellement, de par le fait que le désir n'est ici que minime, et que notre esprit est donc encore relativement libre dans ses choix et décisions. Mais plus le dégré passionnel montera haut et plus le désir ne pourra être assouvi par un autre individu, ce qui fait qu'au final, l'esprit et la raison seront tournés tout entier vers l'être désiré, ce même désir inapte à être comblé par une autre personne. C'est ce que l'on appelle plus communément la "Cristallisation Stendhalienne" : l'on accapare l'autre de toutes les qualités possibles et imaginables tout en faisant fi de ses défauts, aussi fou et irrationnel que cela puisse paraître. L'individu vers lequel la passion sera tourné apparaîtra alors au sujet sensible comme sa seule raison de vivre, la seule personne capable de le rendre heureux, le seul objet qui puisse le satisfaire. Car oui, l'amour est également un processus d'objectivation : en tant que sujet connaissant du Monde, que "manifestation pure de la volonté", je possède ce pouvoir de juger un individu extérieur en tant qu'objet (que chose ?) selon des critériums prédéfinis et prémédités (que nous évoquerons en détails plus loin), et ce en vue de mon propre égoïsme.
 

Car il est en effet que l'égoïsme est présent chez chaque individu connaissant du Monde, même chez le plus pur, en ce qu'il est inhérent à l'être humain. Effectivement, en tant que sujets connaissants du Monde (comme je l'ai déjà précisé), nous avons cette capacité à établir des jugements selon notre propre manière et à voir les choses selon la représentation que nous lui attribuons, faisant de nous le pilier, le centre du Monde, de NOTRE Monde, tel que nous le voyons, l'interprétons et le représentons (cela explique d'ailleurs la pluralité et la diversité de points de vue sur un même sujet de discussion, par exemple). Ainsi, objectiver un individu et le juger selon NOS propres critères, c'est déjà en soi de l'égoïsme. Mais l'amour est égoïste à bien d'autres égards. Tout d'abord, et ce rien que dans la phase de séduction, j'agis. Et chaque action - parfois déterminée et réfléchie à l'avance - que j'exécute n'est pas sans but et sans projection dans le futur ; l'on agit uniquement en l'espoir d'une action réciproque d'autrui, et c'est ce désir d'action de sa part qui nous fait agir. Nouvelle preuve d'égoïsme. Mais qui plus est, être aimé, c'est l'assurance d'obtenir une image gratifiante de moi-même au travers de son regard : l'objet de mes désirs, celui que je chéris plus que tout au Monde (du moins, pour l'instant... à nouveau, on étoffera cela plus tard), m'a choisi, moi, et en cela j'ai le droit au plus auguste des honneurs. A contrario, un refus ne me renverra qu'une image dévalorisante et médiocre de moi-même : tous les efforts fournis pour combler ma passion se sont révélés vains, et le refus reflète à merveille l'image de moi que je me fais ainsi, avilissante et pitoyable. Ainsi, privé de cet individu qui a refusé ma passion, le doute s'immisce en moi, me faisant réfléchir de ma valeur propre et de mes qualités véritables, et tombant alors dans une totale prostration, je suis alors en proie à la plus brûlante des souffrances existant ici-bas. A nouveau, je reviendrai sur le sujet vers la fin.
 

Le choix de l'individu désiré, disais-je, se base sur divers critériums, dont certains sont déjà établis dans l'esprit de l'homme, en ce que ce dernier n'est au fond qu'un animal, et que de par ce fait, nos critères premiers sont les mêmes que ceux des animaux : santé, force et beauté. Santé, car en effet, l'esprit ne se tournera naturellement pas vers un être valétudinaire, handicapé gravement ou malformé. Le choix tire irrémédiablement vers un individu bien constitué, sans aucune dégénerescence de santé et relativement jeune. Car il se trouve que la jeunesse (englobée ici dans la santé) et une caractéristique fondamentale et déterminante, étant donné que passé un certain âge, nous ne sommes plus en mesure de séduire véritablement et d'éveiller une passion ardente. A ceux qui prétendent "Moi et lui/elle, on s'aime pour notre beauté intérieure et ce quoi qu'il arrive !", demandez-vous donc "Et si lui, lui, là, mon alter-ego, vieillisait soudainement de plusieurs dizaines d'années, l'aimerais-je toujours ?" Emballez, c'est pesé. Le deuxième critérium, avais-je déclaré, et la force. En effet, et cela rejoint quelque peu mes propos précédents, un être cacochyme et chétif nous semblera bien moins apte à combler nos attentes : la constitution musculaire - et tout simplement corporelle ! - joue un facteur décisif, et il est du savoir commun qu'un beau corps ou des formes généreuses et plantureuses excitent plus facilement l'individu qu'un corps famélique ou boursoufflé. Dans le paragraphe suivant, toutes les raisons de ces critères sera éclarici. Enfin, la beauté. Ici, nous n'avons pas trop à tergiverser : nous pouvons de suite affirmer que plus un être se rapproche de l'image de beauté idéale que nous nous faisons du sexe opposé (proportions des membres, taille et couleur des yeux, traits du visage, etc) et plus nous éprouverons du désir pour lui. Le choix d'un tel ou un tel peut également, comme je l'avais mentionné dans un article antérieur, être inhibé ou facilité par l'apparence vestimentaire d'autrui. Ce fait est relativement récent et notamment présent lors de l'adolescence et de tous les préjugés qu'elle véhicule (c'est bien connu, l'ado lambda est con et rempli d'illusions) ; aussi, au lecteur qui voudrait en savoir plus à ce sujet, je ne puis que le renvoyer à cet article (lien ici !).
 

Mais ne tournons pas plus longtemps autour du pot, je vois déjà poindre l'ennui sur le bout du nez du lecteur (qui commence d'ailleurs à s'affoler de la longueur de l'article, chose dont je m'excuse), déblatérons donc la pensée maîtresse de ce texte : l'amour n'est au fond rien de plus qu'un désir masqué de perpétuer l'espèce humaine. Uniquement cela. Déjà, comme nous l'avons vu, on choisit l'autre, on le juge en fonction de critériums, ressemblants à ceux des animaux, et notre égoïsme le place ainsi sur une échelle passionnelle. Ce choix, à lui seul, peut servir d'argument pour expliquer ce désir de pérenniser l'être humain au fil des âges. Certains ont même énoncé que le choix d'un individu n'était non pas pour notre bonheur personnel (illusion chimèrique que nous nous faisons), mais uniquement en vue de générer un nouveau-né possédant les meilleures qualités possibles ! Mais d'ailleurs, on le voit bien facilement : un humain ne commence à aimer véritablement qu'une fois la puberté atteinte, le faisant ainsi apte à procréer ; l'enfant, lui, ne connait pas vraiment les sentiments passionnels, et se contente de singer les attitudes de ses parents. Prenons un autre exemple très simple : chez tout être, toute créature vivante, le besoin instinctif le plus puissant est celui de conserver son espèce, et grand nombre d'actions sont tournées vers ce but. Or, la plus haute aspiration de l'Homme est, tout naturellement, la recherche du conjoint de sa vie, de sa "moitié manquante" comme il est précisé dans les mythes grecs. Donc, cela se recoupe, et la plus haute aspiration de l'être humain lambda est donc de perpétuer son espèce (d'où l'admiration, au passage, des familles "heureuses" et proches). D'ailleurs, ce qui nous fait languir et nous émeut dans les grandes histoires inventées ou les pièces de théâtre, lorsqu'il est question d'amour, n'est-ce pas, par l'union improbable de deux êtres, leur triomphe sur les interêts personnels des autres, et ainsi le triomphe du bien de l'espèce (dans les livres bien écrits, du moins ; Marc Lévy, tu sors...) ? Pensez au vieux dicton des contes de fées : "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Et parallèlement, dans les grandes tragédies, ce qui nous blesse et nous affecte, n'est-ce pas ce désir de triomphe stoppé et empêché par quelque sort pernicieux, entrainant la séparation ou la mort des deux amants ? "Roméo et Juliette" en est le meilleur exemple (et Shakespeare est un grand auteur). Un autre exemple à l'appui : la primauté du désir corporel et sexuel sur la réciprocité des sentiments. En effet, et n'en déplaise aux imbus d'optimisme mielleux qui prônent que la chose la plus importante est qu'autrui nous aime pour ce que l'on est, à ceux-là, je réponds : non ! Ce qui compte, ce qui importe le plus (pour nous les hommes, du moins, mais ca marche aussi pour certaines femmes !), c'est bel et bien de satisfaire notre libido qui nous incombe, d'assouvir notre soif charnelle. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent !! Voyez plutôt : mariages forcés, relations pour de l'argent, prostitution, coups d'un soir, libertinage, viols, abus de l'autre par l'alcool ou la drogue...funeste tableau pour l'ingénu langoureux. Cela confirme ce que j'ai avancé et je le précise à nouveau : la réciprocité sentimentale n'est qu'un accessoire (avantageux ou futile selon la nature des individus) en vue de la jouissance que l'on tire de l'acte sexuel en lui-même, et ce dernier est bien le paroxysme sentimental visé et, paradoxalement, incarne également l'inéluctable fin de l'amour-passion. Car qu'on se le dise (et cela peut, de surcroît, symboliser l'ultime argument), une fois l'idylle de l'extase sexuelle atteinte avec l'objet de notre amour, la passion va alors entamer son inexorable amenuisement. Car il est que la jouissance nait d'un besoin que l'on s'approprie, et donc d'un manque comblé ; lorsque le besoin nous est refusé, alors la souffrance qui guettait arrive et nous dévore. Et au contraire, l'on savoure d'avance la jouissance lorsque l'on sait qu'une chose sera prochainement notre, jouissance dont le point d'orgue se situe lors de l'appropriation véritable. Mais une fois cela passé, le manque comblé, alors la jubilation s'efface et l'on se retrouve au même point qu'avant la naissance du désir. L'homme, erratique, est condamné à ne jamais être satisfait. Précisons la chose : le but de toute vie est d'assurer la perpétuité de l'espèce. Si l'orgasme n'amène pas une certitude de naissance prochaine, alors la passion peut subsister ; elle décroîtra, certes, mais elle continuera à être présente jusqu'à son extinction totale. Mesdemoiselles, un bon nombre d'entre vous pourrons témoigner d'ex-petits amis qui vous ont quitté pour cause "d'envie d'aller voir ailleurs, de profiter de sa jeunesse, de connaître de nouveaux horizons féminins". Cette justification est la marque même de mes dires. Par contre, lorsque l'orgasme amène la fécondation de l'ovule, c'en est fini de la passion de naguère. L'homme, en tant que porteur du liquide séminal, n'a qu'un rôle extérieur à la création d'un nouveau-né, en ce que l'individu futur sera généré dans le ventre de la mère, et non dans le sien. Ainsi, il apparait justifiable que l'homme puisse aisément désirer, une fois un futur être généré, de nouvelles créatures, son rôle étant achevé. Au contraire, la femme, porteuse de l'enfant, va éprouver un besoin d'amour et de loyauté de son conjoint, et ce en vue du bonheur de la génération future (élevage dans les meilleures conditions possibles, présence et soutien du père, etc), et c'est en cela qu'une tromperie de la part d'une femme est bien plus rare mais bien plus condamnable que celle d'un homme, car moins naturelle. Et c'est pour cela que l'on a sorti le mariage de derrière les fagots. Car le mariage, en soi, signe l'arrêt de mort du bonheur du couple, allant contre certains instincts et désirs naturels, abnégation réalisée dans le but d'assurer le plus grand bonheur possible à l'enfant et donc à la postérité, lui assurant des soins et des attentions soutenues de la part des deux membres du couple. Mais j'ai déjà bien assez trainé sur le sujet, j'en ai assez dit à mon goût, passons à un autre paragraphe, qui sera, je l'espère (pour vous ; moi, je m'amuse comme un petit fou) le dernier. Je préciserai juste ici que la science a déclaré et prouvé que l'amour-passion véritable ne pouvait durer, au maximum, que trois ans. Après, fini. Voilààà.
 

Conséquences et causes du refus !! Déjà... on en est fort marri, et ce n'est que compréhensif et justifiable, en vue de tout ce que nous avons déjà dit. Le refus est, de nature, un manque non-comblé et un besoin inassouvi, d'où la naissance de la souffrance. L'ardeur de la souffrance diffère en fonction du degré d'individualisation, et plus ce degré est haut, plus le tourment sera aigu. L'on sombre alors dans une totale prostration et dans une période de doute que j'ai cité plus haut. La vie perd alors de toutes ses couleurs et de son sens, les autres plaisirs paraissent éphémères et dérisoires, la bonne humeur nous quitte, nous laissant en proie à la plus vive des mélancolies existantes. Cette négation du goût de la vie et de la volonté de vivre peut même aboutir à des douleurs occasionnées volontairement (arrachage de cheveux, mutilations sur les avant-bras [voire même sur le reste du corps], hurlements, etc), en ce que la douleur apparait comme un substitut à notre souffrance. Les plus tristes scénarios peuvent, enfin, déboucher sur le suicide, lorsque la souffrance est trop insupportable et que le dégoût de la vie est à son comble, ou à l'aliénation, marque ultime de la passion écrasant la raison pure. Le refus peut être entrainé par deux raisons : tout d'abord, il peut y avoir un non-respect des critériums que nous avons évoqué, ce qui entraine de la part de l'individu une inaptitude à assouvir nos expectatives et nos pulsions sexuelles. Vous venez de prendre un râteau typé "Monsieur Bricolage" sans en comprendre les raisons ? Placez-vous donc devant un miroir et demandez-vous si vous êtes en mesure de représenter un met savoureux et exotique pour l'appétit de l'autre. Bon. Ensuite, les critériums peuvent être partiellement ou totalement respectés, mais la relation sera néanmoins impossible, car la personne chérie à déjà en vue une autre personne plus apte à satisfaire son appétance et à sustenter ses besoins. Je suis désolé. Au pire des cas, vous pleurerez beaucoup, vous déprimerez, vous ferez des nausées, vous vous mutilerez et vous ferez une petite tentative de suicide. Sinon, je peux aussi zigouiller le keum en question, moyennant finance, bien entendu. Hum, bref, voilà les deux raisons. Mais je vois déjà une main se lever du fond de la salle...moui ? Et pour les demoiselles exaltant l'amitié ? Oh, oui. Eh bien, dans un premier cas, on peut y rattacher les deux raisons précédement citées tout en y ajoutant un manque de sincérité de la part de l'autre. Hélas. Dans un deuxième cas, il se peut que nous présentions pour l'individu objectivé des caractéristiques propres uniquement à celles d'un ami, qu'elles soient physiques ou morales. J'écris d'ailleurs ce qui suit avec comme une gêne hésitante, avançant une idée qui vient de me traverser l'esprit et dont je n'ai pas vérifié la véracité, mais je pense que les caractéristiques entrainant la conservation d'une amitié découlent des caractères d'un individu possédés habituellement par celui du sexe opposé, qu'ils soient, une fois encore, physiques (cheveux longs chez un garçon, carrure robuste chez une fille, etc) ou moraux (sensibilité exacerbée chez un garçon, virilité incongrue chez une fille, etc). Il faut d'ailleurs ici noter que la possession d'une culture approfondie (littérature, poésie, connaissances historiques, ...) chez l'homme joue, contrairement à ce que l'on pense, en sa défaveur, en ce que la culture apparait ici comme un substitut à une certaine faiblesse de sa part, faiblesse qu'il cherche à combler par le savoir ou l'art. Je parle bien entendu ici des véritables artistes et écrivains (les grands hommes ne sont-ils point les plus esseulés ?), et non de ces infâmes maniéristes et autres Bourgeois-Boême qui pullulent et infectent le domaine initialement sacré de l'art, usant de hâblerie et de procédés pathétiques, produisant alors de la merde aseptisée et souillée afin de plaire au plus grand nombre et d'attirer quelque regard honorifique et de récompense libidineuse. Donc voilà. Et s'il s'avère qu'une damoiselle (ou même un damoiseau, mais cela est plus rare) veut rester ami avec vous sans toutefois respecter les raisons énoncées, alors voyez-y une quelconque liberté métaphysique et spirituelle, qui le différencie bel et bien du simple animal. Et là est le seul point positif du tableau.
 

Donc en conclusion, cueillez des fraises et mangez-les. C'est bon, les fraises. Ca fait oublier les articles longs et pompeux. Ou alors, vous pouvez suivre les sages et lénifiants conseils de notre cher et tendre Charles (je vous laisse deviner lequel) :
 

"Il faut toujours être ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous. Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe vert d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : "Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise."

Maintenant, le monsieur vous dit d'écouter "Ye Entrancemperium" d'Emperor et de savourer l'essence la plus pure du Black Metal.