"Flamme superbe, la volonté visible. L'oeil de l'homme est ainsi fait qu'on y aperçoit sa vertu. Notre prunelle dit quelle quantité d'homme il y a en nous. Nous nous affirmons par la lumière qui est sous notre sourcil. Les petites consciences clignent de l'oeil, les grandes jettent des éclairs. Si rien ne brille sous la paupière, c'est que rien ne pense dans le cerveau, c'est que rien n'aime dans le coeur. Celui qui aime veut, et celui qui veut éclaire et éclate. La résolution met le feu au regard ; feu admirable qui se compose de la combustion des pensées timides. Les opiniâtres sont les sublimes. Qui n'est que brave n'a qu'un accès, qui n'est que vaillant n'a qu'un tempérament, qui n'est que courageux n'a qu'une vertu ; l'obstiné dans le vrai a la grandeur. Presque tout le secret des grand coeurs et dans ce mot : Perseverando. La persévérance est au courage ce que la roue est au levier ; c'est le renouvellement perpétuel du point d'appui. Que le but soit sur la terre ou au ciel, aller au but, tout est là ; dans le premier cas, on est Colomb, dans le second cas, on est Jésus. La croix est folle ; de là sa gloire. Ne pas laisser discuter sa conscience ni désarmer sa volonté, c'est ainsi qu'on obtient la souffrance et le triomphe. Dans l'ordre des faits moraux, tomber n'exclut point planer. De la chute sort l'ascension. Les médiocres se laissent déconseiller par l'obstacle spécieux ; les forts, non. Périr est leur peut-être, conquérir est leur certitude. Vous pouvez donner à Etienne toutes sortes de bonnes raisons pour qu'il ne se fasse pas lapider. Le dédain des objections raisonnables enfante cette sublime victoire vaincue qu'on nomme le martyr."
                                                                             Victor Hugo, Les Travailleurs de la Mer

Je me livre depuis quelque temps à une occupation offensive, analogue à celle que nous offre Baudelaire dans son "Joujou du pauvre". Il suffit de parcourir l'immensité de représente les blogs jusqu'à découvrir de rares perles. Certaines gens, en effet, persuadés d'être d'illustres littérateurs (et se réclamant même en tant que tels), vous déblatérerons parfois leurs longues envolées lyriques et leurs philosophèmes ô combien médités. Le tout pourrait paraître relativement honorable, si tout cela n'était pas flétri par trois fautes d'orthographe par ligne et par une dimension ontologique pratiquement inexistante. Somme toute, un beau verbiage qui, à défaut d'être heuristique, n'en reste pas moins plaisant à consulter.



Candlemass - Samarithan