Mes essais en vers sont relativement rares, et la faute en est imputable à la médiocrité de mes alexandrins. Toutefois, une petite tentative de temps à autre ne peut pas causer de mal excessif.
Anathème éternel
Morne roi déshérité d'une terre de cendres
Que survolent des corbeaux dévoreurs de chair;
Sous ces astres funestes où règne la misère,
Je suis du triste Lucifer l'insigne gendre;
Remords éthéréen parcourant les tombes
Tourmenté par les assauts d'esprits persifleurs
Auquel j'ai interdit tout espoir de bonheur;
Ici, les chimères portent le nom de colombes.
La Lune chagrinée verse des larmes d'argent
S'écrasant lourdement sur des roses flétries;
Vestiges antiques et fânés de leurs rêveries
Que la géhenne a balayés d'un souffle ardent.
Ereinté par les fouets de Séraphins violents
Qui me délaissèrent avec mes pleurs et mes cris;
L'éternité glaciale pour seule compagnie
Lors de mes errances dans les os et le sang.
Semblable au Samael profane chûtant des cieux
Sur ces landes stériles infestées par les rats.
Personne, d'ores, ne me pouvait voir tomber plus bas,
Privé de mon coeur même, arraché par les dieux.
Contemplant le noir linceul voilant le ciel
Et les flammes mugissant à travers les bruyères;
Mes lèvres effleurant cette coupe de vin mortifère,
Fermentation fétide d'aethuse et de fiel.
Ici-bas, nul ne survit et tout disparait,
Même le soleil s'est éteint en gémissant;
Mes douves hantées par des cadavres pourrissant
Que naguère, des phalènes velues carressaient.
Pourtant, un fond humain en moi subsiste encore:
Car au-delà des vastes contrées désertiques,
Portant bien souvent des regards mélancoliques,
J'y espère un jour lointain perçevoir l'aurore.
Nargaroth - Seven Tears are Flowing to the River (version parcellaire, la deuxième partie de la chanson est également en ligne sur Youtube, pour les intéressés éventuels [et Dieu sait s'ils doivent être rares]).